Les Arts Scenics 2025 - Lisle-sur-Tarn
- Miya MYWAVE
- il y a 7 jours
- 6 min de lecture
C’est sous une météo plus que rayonnante que se sont déroulés les Arts Scenics de Lisle-sur-Tarn, les 28 et 29 juin derniers. Et cette année encore (la 4e de suite!), la billetterie affichait sold out, avec, en plus de cela, une jauge augmentée à 4000 personnes. Le festival a de très beaux jours devant lui, et ça, ça nous ravit plus que jamais !
L’ouverture des festivités a été initiée par HYL, sur la scène interplateaux, située juste à l’entrée de l’événement et en face du premier bar, soit une excellente manière de rentrer en douceur dans l’ambiance du festival. Arrivés sur la fin du set, nous n’avons malheureusement pas pu lui tirer le portrait sur scène, ni l’apprécier à sa juste valeur. Voici tout de même quelques mots sur l’artiste : “HYL se définit entre la chanson et un rap pop, électro coloré. Des mots pour dessiner des mélodies dans la lignée d’Orelsan, Gaël Faye, ou l’énergie communicative de Thérapie TAXI, à mi-chemin entre l’insouciance et la prise de conscience. En 2024, un 2ème EP a vu le jour aux croisements de mondes qui nourrissent l’artiste. Réalisé par le studio « La Tanière » (Bigflo & Oli, etc.), ce nouveau regard affirmé nous projette dans des histoires et des émotions que l’on semble avoir déjà tous vécues.”. Nous prendrons bien sûr plaisir à le recroiser sur scène à l’avenir …
Ainsi, notre soirée a réellement débuté avec Orange Blossom. Fortement recommandé par notre rédactrice et photographe Liza, nous n’avons pas été déçus du voyage ... Fondé en 1993 à Nantes sous l’impulsion de Pierre-Jean Chabot (aujourd’hui violoniste du groupe), le groupe était composé ce soir-là de Maria Hassan (chant depuis 2024), Carlos Robles Arenas (batterie), Léo Guérin (guitare électrique) et Fatoma Dembélé (percussions). Leur musique, sans frontières car aux influences très variées (tant orientales qu’occidentales), est un savant mélange de trip-hop, musique électronique, rock progressif, musique arabe et du monde. Sur scène se sont produits de véritables moments de transe, amenés pour la plupart par les soli du djembé, et que la guitare et le violon rendaient plus puissants encore.
Encore une fois, les programmateurs n’ont pas fait dans la demie-mesure, et Tiken Jah Fakoly, non plus. Figure majeure du continent africain et de la musique reggae, l’artiste était accompagné de 8 musiciens traditionnels d’Afrique de l’Ouest, et donc d’instruments plus variés les uns que les autres. J’ai pu retrouver les traditionnels kora, balafon et djembé, mais également de nombreuses autres percussions de tailles et formes diverses, agrémentées de perles ou jouées avec des baguettes … en somme, un univers au sonorités riches, qui vous amènent dans des contrées lointaines et musicalement colorées. Les classiques “Ça va faire mal”, “Le prix du paradis” et “Ils ont partagé le monde” ont été repris en chœur par le public … et par Toni et moi-même, bien sûr !
En allant chercher à manger, nous avons croisé la chanteuse de Deluxe, faisant du shopping au milieu de la foule …
Sur la scène interplateaux, j’ai pu retrouver le KKC x CPC et leur groove ariégeois. C'est l'éclate autant sur scène que dans le public, je fredonne leurs morceaux tirés du projet Ueit Bastardz, écoutés dans la voiture maintes et maintes fois. Le projet KKC x CPC, c’est la juste rencontre entre hip-hop et musique traditionnelle ariégeoise. Nous les avions rencontré lors de l’édition 2023 de Samba Al Pais, dont vous pouvez retrouver l’interview et les photos ici et ici.
Costumes, chorégraphies, feu et paillettes : Deluxe a réalisé une entrée grandiose sur la scène tarnaise ! Étincelants et plus extravagants que jamais, les athlètes du groupe nous ont donné à vivre un moment de pure folie, de pure énergie. Chaque pas de danse, chaque mimique de Liliboy et chaque happening des 5 musiciens (musiciens en symbiose totale) m’étaient imprévisibles. Ce concert, une présentation de leur 7e album Ça fait plaisir, sorti au printemps 2025, peut se résumer en un mot : performance. Hip-hop, funk, électro, soul, rock et ballade onirique : il y en a eu pour tous les goûts … à découvrir de toute urgence ! Nous, nous sommes revenus moustachus… Et vous ?
Pas de temps de redescendre de la folie moustachue, que nous enchaînons avec la puissance des Dubioza Kolektiv. Arrivés tout droit de Bosnie et reconnus comme le plus grand groupe international de leur pays, il fête son 20e anniversaire, 10 albums, 1 EP, plus de 1000 concerts et 42 pays parcourus. Si vous appréciez le ska/punk/rock/reggae, leur énergie électrique saura vous attraper ! Pour nous, cela a été une véritable joie de les voir en live, après avoir poncé leurs titres sur nos postes radio.
La soirée suivante, c’est El Gato Negro qui l’a ouverte. Encore un artiste que l’on apprécie de re-croiser, autant sur scène que dans les coulisses. Ce soir-là, nous avons pu découvrir son dernier projet, Tigre qui pleure, sorti en 2024. Axel nous donne encore à écouter de belles trouvailles, résultat de son voyage musical à travers le monde. Jazz, hip-hop, musique électro, musique traditionnelle, français, wolof et espagnol se sont entremêlés. Il était magnifiquement accompagné d’une chanteuse et d’un chanteur africains, ce dernier avait une véritable voix de gringo … magnifique. Le public dansait fort sous le soleil tarnais, sur des titres comme “Mundo Cae”, “Mamie Wata” et “Le Tigre”.
La soirée a continué sous le thème du soleil et de la joie avec Tambour Tambour. Composé de Barcella (Collectif 13), Ordœuvre et Syrano (Collectif 13), le projet est tout nouveau : tout juste 10 concerts à son actif. Mais à tous les 3, ils en cumulent plus de 3000. Dès les premières notes, j’ai été charmée par les good vibes de leur musique. Je ne pouvais me retenir de sourire à tout le monde tellement que leurs sons, emplis de poésie, me donnaient la banane. De leur album, tout juste sorti, j’ai pu retenir les titres “Liberté chérie”, “Pour la beauté du geste” et “Cœur avec tes doigts”. Mais pourquoi “tambour tambour” ? Parce que le premier, c’est celui de l’enfance et de la tribalité; et le deuxième, c’est celui du cœur et du partage.
Changement de registre avec Les Fils de Teuhpu. Groupe de rock’n jazz, créé en 1995, les 6 musiciens sauront vous donner la patate, avec leurs titres humoristiques au ton dérisoire mais tout de même engagé. Ce soir-là, j’ai pu voir le public tarnais danser de joie sur le son de leurs cuivres déjantés !
La soirée s’est poursuivie avec Olivia Ruiz avec un set rock/électro et la présence de nombreux titres de son dernier album La Réplique, accompagnés bien entendus de ses classiques “J’traîne des pieds” (en acoustique, et sur lequel elle s’est laissée aller à de très belles longueurs en chant) et la “Femme Chocolat”. Artiste majeure de sa génération, le public est très présent, et chante en cœur la majorité de ses chansons. Les langues française et espagnole se sont mélangées tout le long du concert, avec un équilibre parfait entre rythmiques latines et électro.
Le festival touche déjà presque à sa fin lorsque Dub Inc investit la scène. Né en 1997 et devenu un groupe incontournable du reggae français, ils jouent -enfin- sur la scène des Arts Scenics, après une impossibilité l’année passée. Ce fut donc une réelle joie de vivre leur musique en live, le public était en feu ! D’ailleurs, le dernier single “Décibels” est un témoignage de leur relation avec celui-ci, au texte fédérateur.
Les indémodables “Rude Boy”, “Tout ce qu’ils veulent” et “Maché Bécif” ont fait vibrer les murs des maisons alentour. Un hommage à leur camarade Naâman sur “Don’t Be a Victim” est venu se poser au cœur du concert, et dans le cœur de tous.
Quoi qu'ils disent ... Dub Inc est là !
Et, enfin … la fin. Pour cette édition 2025, c’est le trio Chinese Man qui clôturait, avec une mise en scène lumineuse, composée de 5 panneaux led en fond de scène, sur lesquels défilaient des visuels de natures, d’animaux et de jeux de couleurs, se fondant les uns dans les autres ... Le trio ? Pas tout à fait ! Dès le 2e, puis le 3e morceau, de véritables cuivres se sont ajoutés aux platines : Roxane, Laure et Jeanne (trombone, trompette, saxo) ainsi que 2 chanteurs de rap, pour une expérience live qui se renouvelle, même après tant d’années de tournées.
Tout au long du festival, les artistes musiciens auront exprimé leur soutien au peuple Palestinien, que ce soit en chanson, en discours ou simplement en affichant un drapeau du pays sur scène ...
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